En rupture

J'ai de nouveau cette étrange impression d'être en rupture.

Non pas rompue, mais en rupture: tous les éléments sont réunis pour un effondrement et pourtant je subsiste.

Impression étrange, mais pas trop désagréable, où l'on se sent tout à la fois épuisé (parfois, la haine de ne pouvoir crier et obtenir un répit) mais plein d'une hargne qui dit que l'on va réussir quoi que les autres tentent. Car il y a aussi la furtive impression d'être poursuivi par quelque malveillance volontaire.

(Il est vrai qu'il serait très rassurant de penser que lorsque le monde fait mal, c'est qu'il nous en veut. Au moins tout aurait un sens).

Je viens de m'apercevoir que la musique qui me remet le mieux d'aplomb lorsque je suis en rupture est Le Requiem de Mozart. C'est cette musique là, et aucune autre, qui me réconforte le mieux c'est jours-ci. Étrange tout de même de se sentir renforcée en écoutant la messe des morts.

---

Bref. Tout cela pour vous expliquer que je suis en période de manque de temps chronique.

Je tente, malgré tout, d'en conserver pour ce qui me tient à cœur (ce qui est à moi et pas à eux). Alors je poursuis le blog tant que possible, de même que mon exercice hebdomadaire d'écriture autour de la pâtisserie. Mais ne m'en veuillez pas si le rythme s'interrompt: ce sera pour m'éviter de faire de même.

Petite recette qui illustre bien ma façon de cuisiner du moment: tout en improvisation. Évidemment, ça tend à produire du bon comme du moins bon. Et généralement du pas-très-présentable, ce qui explique le peu de recettes encore en stock dans mes archives.

Donc de petites quenelles de poisson au curry thaï et que l'on peut varier avec toutes les épices que l'on veut (du moment que l'on aromatise avec générosité)

Pour 4 personnes

• 250g d'un poisson blanc pas trop cher (colin ici)

• 1 oeuf

• 1 càs rase de farine

• 2 belles càc de pâte de curry vert

• 1 càs de sucre

• 3 càs de sauce soja

• 3 càs d'eau

Si vous avez un mixeur tout cela ne devrez pas vous poser de problèmes:

• Commencez par bien essorer le poisson en le pressant entre vos mains.

• Coupez le en morceaux et placez ceux-ci dans le bol de votre mixeur. Mixez jusqu'à obtenir une pâte relativement lisse.

  Ajoutez le curry, salez et mixez à nouveau pour mélanger le tout.

• Ajoutez l'œuf et donnez encore un petit coup de mixeur pour l'incorporez (sans trop insister)

• Fini avec le mixeur: transvasez le tout dans un saladier et ajoutez la farine. Mélangez la préparation à la fourchette jusqu'à ce qu'elles vous semble homogène. Soyons francs, à ce stade ce n'est guère ragoutant.

• Faites chauffer une grande casserole remplie d'eau salée et faites y pocher des quenelles que vous aurez formé à l'aide de deux cuillères à café.

  (Pour des quenelles bien « prises » il faut compter une poignée de minutes, mettons 4-5, après qu'elles soient remontées)

• Retirez-les à l'aide avec un (une?) écumoire, égouttez-les et rincez les à l'eau froide.

  (Et répétez ceci jusqu'à avoir utilisé toute votre préparation à quenelles).

• Mélanger le sucre, la sauce soja et l'eau et versez le tout dans une grande poêle. Placez celle-ci sur le feu: une fois la « sauce » chaude, verser les quenelles dans la poêle et laissez réduire la sauce jusqu'à ce qu'elle ait tout à fait enrobé et « caramélisé » les quenelles.

• Servez avec du riz thaï!