Savoir (s') effilocher
Un certain nombre de mots servent à désigner. Or une désignation nécessite l'existence d'un objet stable. Il y a « table »; « cerveau » ou encore « sentiment ». Ces choses existent et même si elles sont modifiées peuvent toujours être désignées sous le même nom.
Qu'en est-il d'« Identité »? Que l'identité soit par définition une chose en construction n'empêche pas de la désigner. Le vrai problème -à mon sens- se trouve dans la question même de son existence. Les gens semblent persuadés d'avoir une identité, chose définie à un instant et qui les définit eux-même. Je fais très généralement partie de ces gens.
Les ennuis commencent lorsque l'on cherche à regarder cette identité. Je n'y vois alors qu'un magma informe et mal dégrossi. Une masse formée d'impression rapide, d'avis extérieurs, d'envies et de dégouts.
Selon certaines études, les souvenirs sont fixes tant que l'on ne se les remémore pas. Au moment où quelqu'un fait l'effort de revoir son passé, sa mémoire devient plastique. Notre identité est sans doute plus stable et solide tant que l'on n'y réfléchit pas. (En suivant cette théorie; il ne m'étonnerait guère de devenir schizophrène un jour. Peut-être que j'arriverais alors à développer une personnalité plus sociable.)
Une chose reste toujours: l'envie de cuisiner et de manger. L'envie de réconfort surtout.
En ce moment il y a le chocolat, les soupes, les gâteaux moelleux et les tartines croustillantes. Ainsi que les viandes fondantes. Alors avec un petit chou bien pommé (acheté couvert de glace) et des joues d'agneau, je me suis cuisinée d'adorables paupiettes. (La recette est adaptée du magazine Saveurs n°197)
Pour deux personnes
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un petit chou-vert frisé
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200g de joues d'agneau (ou de bœuf; queue de bœuf dans la VO)
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15cl de bouillon de boeuf
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15cl de vin rouge
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1 cm de galanga (ou gingembre) frais
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½ oignon
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1 gousse d'ail
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1feuille de laurier; thym; romarin
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beurre
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sel; poivre
Pour ceux qui aiment les odeurs dégagées par trois heures de mijotage
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Dégraissez la viande et coupez la en gros morceaux.
Emincez finement l'oignon. Râpez l'oignon et le gingembre.
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Faites fondre du beurre dans une casserole (ou mieux: une cocotte). Et faites revenir l'oignon; l'ail et le gingembre jusqu'à ce qu'ils aient fondus. Sortez-les oignons et ajoutez la viande. Saisissez-la sur toutes les faces..
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Ajoutez le vin, le bouillon et les herbes et portez le tout à ébullition.
Réduisez le feu et couvrez. Laissez mijoter 3 heures sur feu doux...
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Détachez les feuilles de chou et lavez-les soigneusement. Faites-les blanchir quelques minutes dans une casserole d'eau bouillante (elles doivent être juste assez souple pour pouvoir former des paquets). Egoutez-les.
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Lorsque la viande est cuite, sortez-la du jus de cuisson et effilochez-la. Filtrez le jus de cuisson et ajoutez les oignons à la viande; mélangez.
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Pour former les paupiettes, équipez-vous d'un petit bol et de fil/ficelle. Au fond du bol, croisez deux long brin de ficelle. Placez une grande feuille de chou sur la ficelle et « remplissez de farce ». Ajoutez une autre feuille par-dessus et repliez en les bords sous la farce (a-peu-près). Servez vous alors de la ficelle pour rabattre les bords de la première feuille sur le dessus et nouez votre petit paquet.
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Disposez les paupiettes dans un plat allant au four (avec le reste des feuilles de chou) et ajoutez le jus de cuisson de la viande.
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Enfournez pour 10 à 15 minutes dans un four préchauffé à 180°C.