La pierre et le béton se font organiques

Les musées sont pour moi des terres d'asile. J'ai toujours trouvé qu'ils faisaient d'apaisants refuges. Ouverts à tous et par leur volonté d'attirer et d'être agréable à la visite; musées et expositions semblent toujours vouloir prendre le visiteur dans les bras. Mais ils ne sont agréables que s'ils sont envisagés autant comme lieux d'apprentissage que de flânerie.

Autant dire que Paris et son offre multiple me comblent (seuls défauts: il y a ici plus de monde devant les œuvres et la promenade peut en être compliqué).

Mais selon leur taille; ils changent de caractère. Les petits musées, de province ou de niche, sont touchants. En gagnant en taille et en importance ils peuvent faire survenir une certaine lassitude mais provoquent souvent un émerveillement plus grands.

Et puis il y a ces musées hors normes pour lesquels il faudrait trouver une autre dénomination. Les monstres comme le Louvre; si bien illustrés par la pièce et le film Musée haut Musée bas.

Le musée n'est alors plus un lieu de visite mais se transmue en habitat. On y croise des meutes de touristes et des jeunes mères donnant le sein. Des étudiants en histoire de l'art et des vieilles femmes en manteau de fourrures.

Le Louvre n'est même pas un lieu que l'on habite. Il est un lieu qui accepte de se faire habiter. Ce bâtiment de pierre, acier et béton s'est transmué en chose organique par l'usage qui lui a été conféré.

Il a échappé à ses concepteurs.

Je m'excuse pour le manque de transition. J'ai cherché une recette « vivante » mais, après réflexion, je me suis aperçues que les miennes ne le sont pas. Je retrouve parfois dans les plats des autres cette sensation de la chose qui a obtenu une vie propre; mais les miens restent toujours inanimés.

Ici; une recette inspirée de Jamie Oliver: le « riz du Far West » (toujours dans l'Amérique de Jamie) dont j'ai à peine modifié quelques ingrédients et certains points de la réalisation.

Il s'agit de riz rouge et blanc, cuit au four avec des morceaux de courge, de l'oignon, du piment du citron et de la cannelle. Le riz cuit ainsi est extrêmement moelleux et liée comme dans un risotto, tendre et juteux au fond, avec une plus grande résistance sur le dessus.

Pour deux personnes:

• ½ oignon

• 2 gousses d'ail

• 50g de riz sauvage rouge (ou brun)

• 50g de riz thaï (basmati dans la recette originale)

  Il doit être possible de n'utiliser que du riz blanc, mais le riz rouge, avec sa mâche particulière et ses arômes de noisette apporte un plus indéniable

• 20 cl de bouillon de volaille

• 300g de courge butternut ou de potimaron

• jus d'un demi citron

• cannelle et piment (de cayenne) en poudre

• persil plat haché (l'équivalent d'une petite botte)

• sel et poivre

• huile d'olive

• (50g de canneberges: fac. J'ai testé avec et sans, les deux versions sont bonnes)

Comment faire:

• Pelez et émincez finement l'ail et l'oignon

• Coupez la courge en deux puis en rondelles d'1 cm. Coupez les demi-rondelles et deux ou quatre.

  (Jamie Oliver fait des morceaux plus gros;: 2 cm d'épaisseur et sans redécouper les demi-rondelles. Pour le plat que j'utilisais il était plus simple de les couper plus petit, à vous de voir).

• Faites chauffer un beau filet d'huile dans une casserole et faites revenir l'ail, l'oignon et le riz rouge avec sel et poivre pendant 5 minutes (l'oignon doit fondre).

• Ajoutez le bouillon, portez à ébullition, couvrez et laissez mijoter 10 minutes.

• Dans un saladier mélangez la courge, avec un filet d'huile d'olive, la cannelle, le piment (selon vos goûts) et les feuilles de persil hachées (et les canneberges).

• Ajoutez le riz blanc, la courge et le jus d ecitron dans la casserolle; mélangez
  

  Huilez un plat allant au four ou des cocottes individuelles et transvasez le contenu de votre casserole (les morceaux de courge doivent être totalement ou à demi enfoncés dans le riz)

  
  

• Couvrez d'aluminium et enfournez pour 45min dans un four préchauffé à 180°C

  Ôtez alors l'aluminium et enfournez à nouveau pour 10 min

  
  

Comments

[Riane]

Le seul que je connais pour l'instant c'est le Guimet (avec les superbes dessins d'Hokusai en ce moment). Mercredi j'étais partie pour le musée de la Vie Romantique et dans le métro j'ai changé d'avis pour l'expo sur Raphaël.

[Greshka]

C'est un peu idiot, mais je déserte les grands musées de Paris depuis que je n'ai plus que les week-ends pour me les approprier. Je préfère le Palais de Tokyo ou le musée Guimet, le Cernuschi ou le musée de la Vie Romantique, qui offrent encore quelque intimité.