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Les mots d'essence
1 août 2012

Chroniques d'une maison extraordinaire

Avant de présenter cette maison particulière, il faut dire un mot des ferme-auberge qui, je crois, n'existent que par ici.

Il s'agit de maisons de plaisirs culinaires qui ont ceci de particulier qu'il leur faut utiliser en grande part uniquement ce qu'elles produisent elles-même.

Évidemment, le concept a du dégénérer en quelques endroits et certaines de ces « fermes » sont sans doute éminemment touristique et sans grand intérêt. Mais je n'ai jamais croisé de celles-ci.

Depuis toute petite, je fréquente les fermes-auberges au gré de ballades vosgiennes (la générosité des repas appelant à loisir la ballade qui déculpabilise).

Très souvent on y sert le repas marcaire traditionnel: une soupe (selon la saison); une tourte de la vallée (enfant, c'est cette tourte à elle-seule qui formait pour moi tout l'attrait de ce repas, tant elle est gouteuse et moelleuse), des roïgabradeldi (viandes fumées et pommes de terre cuites se situant savoureusement entre les pommes de terre sautées et écrasées), fromage et dessert.

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Je vous dis cela en introduction car ici, ce n'est pas le cas.

Dans la ferme-auberge du Sondernach Ried (car c'est bien ce dont je vais vous parler), c'est une cuisinière vietnamienne -Thi Xay- qui officie aux cuisines pour servir des plats alsaciens en un menu changeant au gré des jours.

On peut douter du mélange et de l'intérêt de manger là et non dans une autre ferme-auberge, jusqu'à ce qu'on y aille.

On y est accueilli comme à une table d'hôtes par un patron qui mérite les termes sur-usités de « jovial et débonnaire » et n'hésite pas à faire la causette avec ses clients avant de les embarquer sans leur demander leur avis -mais ils sont là pour ça- dans la cuisine de son amie.

De part et d'autres de l'entrée nous accueillent, et c'est la plus belle décoration qui soit, les cagettes de fruits et légumes que nous retrouveront plus tard dans les assiettes. *

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Je n'ai encore jamais vu meilleur moyen de planter le décor et de mettre en appétit.

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Premier temps, la soupe: soupe de courgettes (sans doute enrichie de pommes de terre) parsemée de livèche. Avec, le pain maison aux céréales, tout frais et qui tend les bras (certes métaphoriques) pour saucer votre (dernière) assiettée de soupe. Toute la difficulté est là: réussir à ne pas finir la soupière que l'on vous amène sur la table. Car ce n'est que le commencement.

Viennent après les composants du plat de résistance.

Tout d'abord un bol de salade, avec des radis tranchés finement et quelques croûtons. Un plat -fastueux- de nouilles fraîches(parfaites même si j'ai une préférence pour les spätzle de forme plus anarchique- avec quelques croquettes de fromage (sans doute l'élément le moins extraordinaire de ce repas).

Et surtout, le rôti de porc avec sa sauce au café (qui goûte moins le café que les arômes du jus de viande concentré), quelques navets et carottes. Cette viande, imaginez la caramélisée sur le pourtour qui a un arôme de thym -dont elle a sans doute été enduite- et si fondante et moelleuse que l'on pourrait la manger avec une cuillère (aux bords émoussés).

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Ce résultat, c'est la cuisinière qui nous le dira en s'enquérant de notre avis, est le résultat d'une cuisson de sept heures. Elle est merveilleuse (la viande mais aussi la cuisinière).

Là, il faut avouer, nous avons fait l'impasse sur le fromage -du Munster- pour garder une place pour le dessert. A raison.

Il y avait un savarin aux fruits rouges -arrosé ou non- et surtout le dessert de la maison.

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Celui-ci est composé d'une génoise (nature ou au cacao mais si vous êtes devant ce dilemme, préférez-le nature) moelleuse et d'une mousse au citron, acidulée mais fraîche et surtout peu sucrée (au goût du moins) dont la texture se situe quelque part entre la meringue italienne et la chantilly.

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Là, je fus définitivement conquise.

Il faut encore ajouter le vin et préciser que ce menu est à 20€50 -je me force à donner le prix qui peut être une indication intéressante car je trouve que le mentionner rompt presque le charme-.

 

Ferme-auberge du Sondernach Ried

68140 Sondernach Ried

03.89.77.58.93

www.sondernarchried.fr

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Commentaires
C
Et voilà, j'ai la langue pendante et de la bave partout. Quelle idée aussi de lire ce blog avant le repas!!! :D<br /> <br /> on aurait du y aller pendant qu'on était dans le coin. Snif!
M
"Ce résultat, c'est la cuisinière qui nous le dira en s'enquérant de notre avis, a été cuite sept heures."<br /> <br /> <br /> <br /> Petit hic dans la phrase non? il manque un bout je crois...
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