Ce qui brûle et ce qui est doux
(Le jour où quelqu'un regardera au fond de mon esprit; je crois qu'il ne verra pas que des lapins roses et des champs de fleurs...)
Cette semaine: le beignet (celui que vous aimez, celui qui se fait depuis quelques générations dans les cuisines de votre famille).
Elle riait.
Le rire était éclatant; un rire de contentement; exprimant une joie pleine et entière qui n'appartenait qu'à elle.
Et ce rire le crucifiait; parce que c'était l'autre qui le provoquait.
L'huile était à bonne température et il entendit sa mère passer derrière lui et lui enjoindre de cuire les beignets.
Il saisit le premier et le lâcha dans la marmite. Le Pschht habituel ne le réconforta même pas.
Il jeta un œil sur l'horrible scène.
Elle regardait l'autre; avec une tendresse dans le regard qu'il ne voulait pas comprendre.
Lui, elle ne l'avait même jamais regardé tout court.
Le deuxième beignet suivit le même chemin que le premier, ainsi que le troisième; le quatrième et le cinquième.
Elle ne le regardait toujours pas; ne jetait même pas un regard sur l'enfant qui s'agitait devant la marmite bouillante.
Le sixième éclaboussa un peu la plaque de la gazinière.
Il s'arrêta.
Qu'elle le regarde.
Le septième et le huitième plongèrent en douceur.
Maintenant.
De même que le neuvième.
Non; elle n'avait pas un instant pour lui.
Il lâcha le dixième et, alors même qu'il était préparé,l'huile explosant sur son visage lui arracha un hurlement de douleur.
Là; elle le regardait.
Et pour se remonter le moral; une belle tarte toute simple et très douce en bouche, onctueuse, pas trop sucrée... Une merveille que je fais et re-fais depuis que je l'ai découverte ici.
Pour une belle tarte
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une pâte à tarte de ma grand-mère
(ou bien une pâte sablée ou brisée comme vous aimez)
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1 énorme poire
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2 jaunes d'oeufs
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50g de sucre semoule
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25g de farine
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1/4L de lait
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amandes effilées
Le plus dur étant de maitriser la crème pâtissière
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Fouettez ensemble les jaunes et le sucre dans une casserole, jusqu'à ce que le mélange blanchisse, mousse, et fasse un ruban.
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Incorporez la farine tamisée et remuez vigoureusement jusqu'à ce que le mélange soit homogène.
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Délayez avec le lait froid, tout en mélangeant.
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Posez la casserole sur feu doux et faites chauffer tout en mélangeant continuellement au fouet (en fait il faut surtout mélanger à la fin) jusqu'à ce que le mélange épaississe (l'opération prend 10 à 15 min). Ajoutez l'Amaretto et faites encore chauffer 2-3 min (facultatif: je le fais parce que je n'aime pas l'alcool dans les desserts)
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Laissez refroidir (il faudra fouetter vivement avant de l'étaler)
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Coupez la poire en fines lamelles
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Étalez la pâte et foncez un moule à tarte beurré et fariné.
Disposez sur le fond de tarte papier sulfu et poids (haricots secs, billes de cuisson...) et faites cuire à blanc 10 min dans un four préchauffé à 210°C(th 7).
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Disposez les lamelles de poire, recouvrez de crème pâtissière et lissez la.
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Parsemez d'amandes effilées.
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Enfournez pour 35 min en baissant le thermostat à 200°C.
(Elle est encore meilleure le lendemain!)