Les personnages mythiques

Tout à l'heure, écoutant France Inter, j'ai eu une pensée stupide.

Un auteur parlait de son livre et certains extraits en ont été lus.

Et je me suis surpris à me dire « Si je savais écrire comme ça... »

Comme si la capacité d'écrire était un don, comme si l'artiste était un être de nature différente.

Trois années de sociologie pour en venir à me croire encore coincée dans une nature intrinsèque d'humain « normal » au contraire d'individus exceptionnels.

Il faut maintenant que je me mette en tête que tous les « adultes » ne sont pas différents de moi. Que tous ces gens qui ont un métier, un savoir, une capacité, ne sont que des devenirs possibles.

Je me pense encore comme une enfant. Pas comme ces grandes personnes que je considérais avec admiration lorsque j'étais à la primaire. Ces grandes personnes qui avaient (ou devaient avoir) la science infuse et une absolue certitude de la façon de mener leurs vies.

Mais je crois que ces grandes personnes sont des êtres mythiques que je me suis inventée pour me rassurer.

En tout cas, au moins, je ne pense plus que les plats des adultes, les viandes mijotées, les plats de famille, sont hors de mes capacités.

J'ai fait un khoresh d'agneau. C'était bon.

Il s'agit d'un plat iranien: une viande longuement mijotée et tendre, avec des parfums d'orange, de citron vert et de cardamome.

J'ai suivait la recette de Clotilde, du blog Chocolate And Zucchini et il faut bien dire que l'on a entièrement vidé la cocotte.

Pour 4 personnes

• 1,1 kg de viande d'agneau (1/2 collier; 1/2 gigot pour moi)

• 2 gros oignons finement émincés

• ¼ càc de cannelle en poudre

• les grains de 2 gousses de cardamome

• 1 pincée de safran (facultatif)

• ½ citron vert

• 2 oranges (non traitées)

• 15g de beurre

• 1 càs de sucre

• 300g de carottes en rondelles (surgelées pour moi)

• 1 càs d'eau de fleur d'oranger

• Quelques feuilles de menthe

• des pistaches concassées

• sel et poivre

En vous équipant d'une grosse cocotte

• Coupez la viande d'agneau en cubes de 4 cm de côté (en conservant les os)

• Prélevez le zeste des oranges à l'aide d'un économe (en tentant de prendre le moins de « blanc » possible). Réservez.

• Pressez le citron vert et une orange

• Faites chauffer 1 càs d'huile d'olive dans la cocotte placée sur feu moyen et faites dorer l'agneau quelques minutes sur chaque face. Il ne faut pas trop serrer la viande alors, si besoin, procédez en plusieurs fois.

  Ôtez la viande de la cocotte et réservez.

• Versez un peu d'eau dans la cocotte et grattez bien pour décrochez tous les sucs.

• Ajoutez les oignons, salez et faites cuire à feu doux jusqu'à ce que les oignons soient bien tendres.

• Ajoutez la cannelle, la cardamome et le safran et faites chauffer 1 minute (pour laisser le temps aux épices de dégager leur parfum).

• Remettez la viande dans la cocotte. Salez, poivrez, ajoutez le jus de citron, d'orange et de l'eau (il faut que la viande soit presque couverte)
  

  Couvrez et laissez mijoter à feu doux pendant 1H30. Moi j'ai enfourné la cocotte dans le four préchauffé à th 4 (150°C).

• Pendant ce temps, coupez le zeste d'orange en fins bâtonnets (avec des ciseaux de cuisine) et faites les pocher 3 min dans l'eau bouillante.

  Égouttez les zestes et remettez les dans la casserole sur feu moyen avec le sucre et le beurre: laissez cuire quelques minutes tout en remuant jusqu'à ce que les zestes soient dorés (mais sans faire bruler le sucre!)

• Égouttez les zestes pour en ôter le beurre restant et laissez les refroidir sur une assiette couverte de papier absorbant.

• Remuez la viande de temps en temps (mais normalement ça cuit tout seul); Ajoutez les carottes ½ H avant la fin.

  Pelez à vif la deuxième orange et découpez la en quartier que vous ajouterez 10 min avant la fin.

• Une fois que la viande est prête, ajoutez l'eau de fleur d'oranger, mélangez

  Servez avec la menthe, les écorces d'orange et les pistaches (j'ai fait comme Clotilde: dans des petits pots et tout le monde se sert)

• (Avec du boulghour ou du riz c'est parfait)
  

Comments

[Luminox]

Nous sommes tous des génies, mais on ne juge pas un poisson par sa capacité à grimper les arbres.



Sauf l'unique poisson amphibie qui est à la limite de la définition de "poisson" et qui est capable de grimper certains arbres dans des territoires de mangrove. Mais là on a vraiment pas besoin qu'on fasse le malin.