750 grammes
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Les mots d'essence
9 février 2012

La gourmandise c'est un état d'esprit

Voici la troisième pâtisserie: l'éclair...

Je renouvelle mon appel à d'autres "commandes" de textes, assorties si vous le voulez de contraintes d'écriture supplémentaires...


Mon père mangeait son éclair d'une façon particulièrement obstinée. Commençant à un bout et finissant par l'autre il parcourait inlassablement et sans surprise l'étendue de ce dessert.

Dans ce processus il dépouillait le rituel dominical de sa toute gourmandise.

Dés ma période de révolte adolescence, je commençais la résistance active.

Ce fut tout d'abord discret. Lorsqu'il ne restait que deux bouchées, je commençais par croquer l'entame afin achever mon dessert dans une apothéose crémeuse.

Je me rendis compte bien vite que toute la tablée m'imitait, jusqu'à ma mère qui succombait à ce vice en jetant un regard vif et inquiet sur le patriarche.

Seul moi osait le braver en face.

Vint le jour où je disséquais véritablement la chose, croquant la base à petit coups d'incisives, lapant la crème avec des soupirs gourmands et achevant la dégustation par le glaçage sucré que je portais directement au contact de ma langue.

Ce fut alors que, relevant la tête pour mieux considérer l'entière ignominie de mon comportement, il me signifia son entrée en guerre par une sentence sèche:

« Cesse donc tes enfantillages ».

Je relevais fièrement la tête et m'emparant d'un deuxième éclair, chose inadmissible, je signifiais d'un premier coup de dent ma résolution inamovible de faire de la vie un temple à la gourmandise.


Et, pour vous prouver que même en rentrant à 20H de cours, crevée, claquée, épuisée surtout mentalement par un professeur qui pourrait aussi bien brandir un panneau « je vous prends pour des imbéciles », je reste gourmande, voici ma recette de pâtes aux poireaux.

DSCF6128

Il s'agit d'un pastasotto, c'est à dire de pâtes cuites comme un risotto: c'est ma façon favorite de faire des pâtes, elles ne sont alors pas noyées dans la sauce mais comme nappées par elle...

Pour deux personnes

  • 1 poireau

  • ½ oignon

  • un peu de crème liquide (5 à 10 cl disons mais ce n'est même pas obligatoire)

  • 1 tranche de jambon blanc ou 2-3 tranches de bacon

  • 120g de pâtes

  • du bouillon de volaille

  • sel, poivre, piment et thym

  • parmesan rapé et chapelure torréfiée (dans une poêle à sec) (fac.)

Pour calmer dans le bonheur une faim dévorante

  • Emincez finement l'oignon et le poireau

  • Coupez le jambon ou le bacon en petits carrés et faites-les dorer à sec dans une poêle anti-adhésive. Réservez.

  • Munissez-vous d'une grande poêle et faites-y blondir l'oignon. Puis, ajoutez le poireau et faites-le suer (c'est à dire cuire à couvert en mélangeant de temps en temps) jusqu'à ce qu'il ait fondu.

  • Salez, poivrez, pimentez, ajoutez le thym que vous voulez. Et puis allongez de quelques lichettes de crème à votre goût.

  • Ajoutez les pâtes (oui, crues) et mélangez pour bien les enrober de sauce.

    Puis, comme pour un risotto, ajoutez une louche de bouillon chaud et mélangez jusqu'à ce qu'elle soit absorbée. Continuez ainsi jusqu'à cuisson parfaite des pâtes (c'est plus long qu'une cuisson traditionnelle mais c'est incomparable)

  • Ajoutez le jambon (ou bacon) réservé et mélangez rapidement
  • Servez avec le parmesan râpé et la chapelure

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Commentaires
L
Mais moi aussi je l'aime bien ce texte, sinon j'en demanderais pas une deuxième fournée!<br /> <br /> <br /> <br /> Et atermoiements ou non, tu t'es pas empêchée d'écrire tout ça après une journée apparemment éreintante, d'autant que toi au moins tu tiens ton blog de façon régulière. Ce qui n'est pas le cas de tout le monde *kof kof*
R
J'ai la vague impression que plus rien de ce que je fais ne peux avoir grâce à tes yeux. pourtant moi je les aime bien ces textes!<br /> <br /> <br /> <br /> ET oui, tu es pédant. :P<br /> <br /> Par contre tu me fais rire avec la détermination sans faille: je suis la reine des atermoiements, oui!
L
Ah et si je peux me rependre, je voulais dire "dès" et pas "dès que". Toutes mes plus sincères belettes pour cet affront.
L
On reste sur sa faim. Aurait-on droit, nous aussi, à un deuxième éclair (de génie) ?<br /> <br /> <br /> <br /> Ah, et: dès. Pas "dés". Les dés, c'est les cubes en bois, en plastique ou en métal sur lesquels ont étés notés ou gravés les chiffres de un à six de façon à ce que la somme des chiffres de deux faces opposées fasse sept, qui sont principalement utilisés dans les jeux qu'on nomme "de hasard". "Dès que",que tu voulais utiliser, est le coordonnant introduisant une proposition qui a pour fonction d'être un complément circonstanciel de temps d'un point de vue purement syntaxique, et d'un point de vue sémantique, c'est un mot qui indique le commencement d'une action, à valeur purement grammaticale.<br /> <br /> <br /> <br /> Mazette, si je me lisais je dirais que je suis un affreux pédant. Enfin bon, c'est parce que je t'aime que je te corrige, faut pas se leurrer.<br /> <br /> <br /> <br /> Mais étant donné que t'es une sacrée warrior, je te demanderais d'oublier le commentaire obscène que je viens de faire à propos de ton orthographe pour te féliciter sur ta force et ton courage, que dis-je, ta détermination sans failles. Vraiment, bravo.
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