La gourmandise c'est un état d'esprit
Voici la troisième pâtisserie: l'éclair...
Je renouvelle mon appel à d'autres "commandes" de textes, assorties si vous le voulez de contraintes d'écriture supplémentaires...
Mon père mangeait son éclair d'une façon particulièrement obstinée. Commençant à un bout et finissant par l'autre il parcourait inlassablement et sans surprise l'étendue de ce dessert.
Dans ce processus il dépouillait le rituel dominical de sa toute gourmandise.
Dés ma période de révolte adolescence, je commençais la résistance active.
Ce fut tout d'abord discret. Lorsqu'il ne restait que deux bouchées, je commençais par croquer l'entame afin achever mon dessert dans une apothéose crémeuse.
Je me rendis compte bien vite que toute la tablée m'imitait, jusqu'à ma mère qui succombait à ce vice en jetant un regard vif et inquiet sur le patriarche.
Seul moi osait le braver en face.
Vint le jour où je disséquais véritablement la chose, croquant la base à petit coups d'incisives, lapant la crème avec des soupirs gourmands et achevant la dégustation par le glaçage sucré que je portais directement au contact de ma langue.
Ce fut alors que, relevant la tête pour mieux considérer l'entière ignominie de mon comportement, il me signifia son entrée en guerre par une sentence sèche:
« Cesse donc tes enfantillages ».
Je relevais fièrement la tête et m'emparant d'un deuxième éclair, chose inadmissible, je signifiais d'un premier coup de dent ma résolution inamovible de faire de la vie un temple à la gourmandise.
Et, pour vous prouver que même en rentrant à 20H de cours, crevée, claquée, épuisée surtout mentalement par un professeur qui pourrait aussi bien brandir un panneau « je vous prends pour des imbéciles », je reste gourmande, voici ma recette de pâtes aux poireaux.
Il s'agit d'un pastasotto, c'est à dire de pâtes cuites comme un risotto: c'est ma façon favorite de faire des pâtes, elles ne sont alors pas noyées dans la sauce mais comme nappées par elle...
Pour deux personnes
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1 poireau
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½ oignon
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un peu de crème liquide (5 à 10 cl disons mais ce n'est même pas obligatoire)
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1 tranche de jambon blanc ou 2-3 tranches de bacon
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120g de pâtes
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du bouillon de volaille
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sel, poivre, piment et thym
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parmesan rapé et chapelure torréfiée (dans une poêle à sec) (fac.)
Pour calmer dans le bonheur une faim dévorante
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Emincez finement l'oignon et le poireau
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Coupez le jambon ou le bacon en petits carrés et faites-les dorer à sec dans une poêle anti-adhésive. Réservez.
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Munissez-vous d'une grande poêle et faites-y blondir l'oignon. Puis, ajoutez le poireau et faites-le suer (c'est à dire cuire à couvert en mélangeant de temps en temps) jusqu'à ce qu'il ait fondu.
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Salez, poivrez, pimentez, ajoutez le thym que vous voulez. Et puis allongez de quelques lichettes de crème à votre goût.
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Ajoutez les pâtes (oui, crues) et mélangez pour bien les enrober de sauce.
Puis, comme pour un risotto, ajoutez une louche de bouillon chaud et mélangez jusqu'à ce qu'elle soit absorbée. Continuez ainsi jusqu'à cuisson parfaite des pâtes (c'est plus long qu'une cuisson traditionnelle mais c'est incomparable)
- Ajoutez le jambon (ou bacon) réservé et mélangez rapidement
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Servez avec le parmesan râpé et la chapelure