Réalité augmentée et réalité suffisante
Je profite toujours des (longues) heures de train pour lire le dernier Courrier International, ou, dans le cas présent, la publication rassemblant un ensemble de prévisions pour 2012.
Dans la rubrique « Science », un de ces articles s'intéresse au futur développement de quelques secteurs de l'informatique qui restent à « prendre », n'étant encore investis par aucune entreprise d'importance.
Une de ces innovations à développer est la « réalité augmentée » (que je vais abréger RA pour ne pas me fouler les doigts). Mais il me semble là que l'auteur omettait dans son raisonnement, autrement très complet un détail fondamental. La RA ne peut être rapprochée des modes de gestion de grandes masses d'information, par exemple, car ne relève pas de la même dimension sociale.
La RA c'est ce dont on est le plus proche comme future étape de l'intromission du numérique dans chaque moment de notre vie.
La RA ce n'est pas juste un créneau pratique à développer: c'est un changement (aussi subtil soit-il) des modes de vie et de relations. Car elle remettrait en jeu toutes les réglementations sociales.
Je parle d'une part des réglementations légales et administratives. Par exemple, va-t-on accepter que les gens conduisent avec des lunettes RA, qui leur fourniraient de précieuses informations mais pourraient saper leur vigilance? Ou encore, un professeur acceptera -t-il que ses élèves les portent en cours?
Et c'est là qu'on touche au plus intéressant. La RA (dans ces nombreuses applications) permet par exemple de repérer vos amis dans une foule et vous fournit des informations sur les individus que vous croisez (« qui est-ce? Je le connais d'où?). Mais justement, si nous imaginons un monde où chacun porte des lunettes RA et où, en corollaire évident, chacun sait ce qu'elles apportant: il peut être vexant que votre vis-à-vis les porte, comme s'il ne savait plus qui vous étiez, en vous discutant.
Et même si vous savez en toute certitude qu'il vous reconnaît (si c'est votre conjoint par exemple), apprécieriez-vous cela?
Je sais bien, pour ma part, que lorsque la personne avec qui je discute agréablement sort son smartphone et envoie un message, cela m'énerve de façon magistrale. Alors qu'en serait-il si je ne suis pas persuadée de ce que mon vis-à-vis fait en m'écoutant? Pire, si je ne suis pas persuadée de ce qu'il voit: m'a-t-il remplacé par un avatar amusant, nous voit-il dans une scène médiévale, ou encore regarde-t-il un clip vidéo hilarant mettant en scène des petits chats?
Voilà que la situation de discussion m'échappe tout à fait car mon vis-à-vis a toute possibilité d'en modifier à mon insu le contexte.
Cela étant dit, la RA, je l'attends avec une impatience de petite fille avant Noël...
Mais si un de les convives portait ses lunettes RA en mangeant le dessert de Noël, je le prendrais fort mal...
Ce dessert là sort juste de ma cervelle hallucinée et de mon envie de passer du temps en cuisine... Il s'agit d'une coque en chocolat, que l'on fait fondre en versant un sirop de poire, cachant une mousse au praliné, des dés de poires confites et le tout sur une fine couche de praliné feuilleté...
C'est un peu long, certes, mais pas bien compliqué si on est attentif!
Pour 4 personnes
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80g + 20g de chocolat noir (Nestlé pâtissier pour moi)
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3 poires
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2càs de cassonade (ou autre sucre à votre goût)
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1 càs de Marsala
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100g de crème fraîche liquide entière
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25g + 50g de praliné (c'est à dire de pâte de pralin)
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30g de gavottes (ou crêpes dentelles)
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5g de beurre
On relève ses manches
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Et d'abord, faites fondre 80g de chocolat, sur feu tout doux (ou au bain marie, ou au M-O...)
Avec un bon vieux pinceau de cuisine, couvrez quatre moules à muffins en silicone d'une fine couche de chocolat. Laissez prendre au frais et recommencer l'opération 2, 3, 4 fois (cela dépend de votre dextérité, la mienne étant nulle, de la finesse de vos couches, de votre patience...) pour couvrir les moules d'une coque en chocolat uniforme.
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Pendant que les couches prennent, coupez deux poires en tout petits dés et versez-les dans un casserole avec le sucre et le Marsala. Mettez-le tout sur feu moyen et laissez mijoter 30 min.
Égouttez les dés de poire et gardez le sirop qui en sort.
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Coupez la 3ème poire pareillement et ajoutez-la aux poires cuites.
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Battez la crème liquide en chantilly (chacun à sa technique: la crème doit être froide, moi je mets bol et fouets au congélo quelques minutes et même la crème avec quand elle ne veut pas monter!)
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Ajoutez 25g de praliné à la chantilly et fouettez encore pour avoir une crème homogène
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Versez la chantilly praliné dans les coques, lissez-la et placez le tout au congélo pour la figer un peu.
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Ajoutez les dés de poire, lissez à nouveau et placez au frais en attendant.
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Faites fondre 20g de chocolat noir avec le beurre. Ajoutez hors du feu le praliné et les gavottes émiettés pour avoir un mélange homogène.
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Finissez de remplir les coques de cette préparation et remettez le tout au frais pour figer le praliné feuilleté
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Lorsque toute la préparation est froide, démoulez délicatement et gardez les coques au frigo, praliné vers le bas (ce qui évite à la chantilly d'être écrabouillée par la poire) jusqu'au moment de servir (le lendemain pour moi).
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Avant de servir, faites chauffer le jus des poires et laissez chacun le verser sur son dessert pour faire fondre le chocolat.