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Les mots d'essence
28 août 2011

La chaleur, le gel et l'évidence de l'okonomi-yaki

 Il faut noter que l'an dernier je possédais assez de volonté pour faire du sport chaque jour... J'ai perdu cette habitude cette année suite à la conjonction de 1/ Moins de temps libre et 2/ Plus de salle de sport. En effet, un déménagement (parfaitement positif hormis ce point) m'a privé de la salle de sport de mon ancienne résidence et du petit parc à deux rues. Et le footing au milieu des avenues, y a mieux. (les passages piétons, ça casse le rythme).

Tout cela pour dire que cette année le sport a pris une place minime dans ma vie en introduction à un souvenir qui a ressurgi ce matin.

Ceux qui font n'importe quel sport (hormis la natation qui pour des raisons évidentes y échappe) savent bien combien on peut avoir l'impression de brûler, au sens propre, dés lors que l'on s'arrête. La brûlure musculaire initiale se calme et petit à petit c'est toute la peau qui semble participer d'un effort général pour dissiper vers l'extérieur le brasier interne. C'est bien pour cela que courir en été est relativement infernal quand même l'air sur notre peau semble brûler comme un fer porté au rouge. (Même si la course matinale dans le Sud, naît plus chez moi du besoin de profiter des heures aux couleurs les plus douces que d'une considération pratique).

L'an dernier, courant en intérieur j'ai connu l'exact contraire de cette sensation de fournaise étouffante. En hiver, lorsque je stoppais enfin le tapis roulant, je pouvais sortir à l'extérieur et me rafraîchir dans l'air glacial. C'est une expérience qui semble quelconque mais qui est en fait tout à fait exceptionnelle que de sentir en pleine conscience ce qu'est le froid mordant de l'hiver sans en souffrir. Avoir la connaissance de ce qu'est le gel, en faire l'expérience et comprendre d'une façon qui ne peut s'expliquer un élément des plus fondamentaux...

DSCF4374

Et, désolé pour celui qui aime les transitions qui ont sens et ne verra pas forcément la logique ici-présente, je voulais vous présenter aujourd'hui une recette d'okonomi-yaki qui, étrangement, est une de ses recettes qui véhicule un goût d'évidence... (J'ai opté pour la recette de Chihiro Masui, dont je vous invite à découvrir le blog, avec quelques petits changements)

Personnellement, j'achète tous les ingrédients asiatique au magasin Super Asie Tien Hung qui se trouve 4 rue Charles Péguy à Strasbourg.

Des okonomi-yaki pour 2 à 3 personnes se font avec:

  • 80 g de farine

  • 120 ml de dashi (j'ai utilisé du bouillon déshydraté, à doser à votre convenance)

  • ½ càc de levure chimique

  • ½ càc de sel

  • 1càc de sucre

  • 200g de chou chinois émincé finement

  • 2 œufs

  • 200g de l'ingrédient que vous souhaitez: porc en lamelles, bœuf, crevettes, poulet... Vous pouvez mélanger en tester, tant que c'est coupé assez fin (mais pas trop pour garder la texture)

  • de la sauce tonkatsu (sauce bulldog)

  • du gingembre mariné

Plus simple que la pâte à crêpe!

  • Mélangez la farine, le dashi, la levure, le sel et le sucre. Fouettez bien pour avoir un mélange homogène.

  • Ajoutez le chou blanc et l'ingrédient souhaité (moi j'ai choisi du calamar, coupé en fine lamelle et mélangé à 1 càc de gochujang, pâte de piment coréenne). Mélanger pour répartir uniformément.

   DSCF4367

  • Ajoutez les œufs un à un et mélangez à nouveau uniformément.

DSCF4370

  • Pour la technique, moi je conseille de prendre une petite poêle du diamètre de l'okonomi-yaki désiré. Graissez là avec de l'huile versé sur un papier absorbant, posez là sur un feu moyen à vif et versez une grosse louche de pâte pour avoir une épaisseur de 1,5 à 2 cm.

  • Lorsque le premier côté est bien doré (au besoin, adaptez le feu), retournez l'okonomi-yaki à l'aide de deux spatules. Faites cuire l'autre côté.

  • Servez l'okonomiyaki en le séparant en part à la spatule (comme un gâteau) après l'avoir garni de sauce tonkatsu et de gingembre mariné. (J'ai zappé la mayo parce qu'elle et moi on est pas copains. Sauf l'aïoli mais je refuse de considérer que c'est de la mayo.)

DSCF4372

  • Réitérez l'opération jusqu'à épuisement de la pâte (et, donc, désespoir manifeste à ce moment).

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Commentaires
R
Je suis bien obligée de te faire remarquer que la pomme de terre connait plus d'êtats que juste chaude ou froide. Mais comme ça, la seule chose que cela fait naître en moi ce sont les souvenirs de TD d'SVT. Quand on étudiait les systèmes de stockage végétaux.<br /> <br /> Je crois simplement percevoir le tiède différemment. Certes, ce "n'est pas la chaleur douce, ce n'est pas la fraîcheur agréable", je suis d'accord. C'est un équilibre, voilà tout. Je ne considère donc pas qu'il lui manque quelque chose car je vois au contraire l'état d'équilibre comme relativement noble. C'est le plus dur à tenir et celui d'où on perçoit le mieux les nuances alentour.<br /> <br /> Ce sont deux points de vue sur le même objet car la question n'est pas de savoir si l'objet est unique ou non mais si la vision portée sur lui l'est. Là, la réponse est forcément non car on ne me fera pas croire que deux individus, quels qu'ils soient, avec leur propre compilation d'expériences, peuvent porter le même regard sur un objet.
L
Je ne critique pas la transition ici, parce qu'il n'y en n'a pas, ou du moins je ne l'ai pas vue. C'est pour ça que je la préfère aux transitions d'autres articles.<br /> <br /> Après je dirais que la sensation de la pomme de terre doit couvrir la pomme de terre en tant qu'essence et non dans les états de la pomme de terre, donc je ne peux pas te laisser choisir entre pomme de terre chaude ou froide.<br /> <br /> Et je crois que tu te trompes sur le tiède. Ce n'est pas la chaleur douce, ce n'est pas la fraîcheur agréable; c'est une température qui ne sait pas se décider, qui est trop chaude pour être rafraîchissante et trop froide pour réconforter. Alors qu'il soit recherché ou qu'il arrive par accident, il laisse toujours une sensation de manque.<br /> <br /> Et au petit malin qui voudrait dire que ce ne sont que deux points de vue sur le même objet, j'aimerais demander comment un objet unique peut également être pluriel. Ca pourrait également expliquer la vie et l'être humain en général, donc autant se rendre utile.
C
Définis quelle solitude, quelle excitation (et quelle pomme de terre car crue, le sentiment ressentie est "pfbrk" et sinon cela dépend de la recette!) et je veux bien tenter le coup!<br /> <br /> Ici, la transition est bonne, mais je ne peux pas t'expliquer ce que j'entends par "évidence" de la recette. De la même façon que le froid ressenti sans douleur et pleinement connu était évident, le goût était ici évident. Comme lorsque tu rentres chez toi après un long séjour loin et que la place de chaque chose est évidente et, l'espace d'un moment, belle.<br /> <br /> J'aime bien le tiède. Il n'est pas médiocrité, pour moi. Tiède artificiel, il est sensation recherchée et adaptée pour convenir au maintenant et ici. Tiède naturel, de la température, c'est généralement celui qui me fait me sentir faire partie du monde. Trop froid, on existe que en tant qu'individu. Trop chaud, le monde devient haïssable car pesant. (Tiens, c'est à creuser dans un futur article, ça...)
L
J'avoue que je préfère qu'il n'y ait pas de transition plutôt qu'il y en ait de mauvaises...<br /> <br /> La sensation du chaud et du froid. Je crois que ça ne s'arrête pas là et que tu peux encore trouver la sensation terrible du tiède, médiocrité écrasante de la température, irritante au possible. Mais Là encore ce ne sont que des sensations relatives aux températures, qui ne sont elles-mêmes que des sensations charnelles, etc.<br /> <br /> Je voudrais voir si tu pouvais décrire la sensation de la Solitude, de l'Excitation, de la Pomme de Terre? (Et pourquoi la pomme de terre? pourquoi pas?)
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