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Les mots d'essence
14 juillet 2011

Les mémoires d'Hadrien et un pain tournesol

Je viens donc d'achever ce livre dédié aux amateurs de destinée humaine.

Une fois de plus je ne peux que tomber dans un état de contemplation silencieuse devant l'ardeur au travail que peuvent déployer certains grands artistes des mots. Moi je ne sais pas revenir, revenir encore et corriger jusqu'à la correction de la correction. Lorsque je relis, le seul mouvement de correction dont je suis capable est d'appuyer sur la touche « suppression ». Si la paresse ne fait pas partie de mes vices; la patience ne fait pas plus parti de mes vertus.

Enfant déjà je tombais en arrêt sur des phrases; dont je fais collection; des poèmes; des chansons. La musique des mots: le tombé de chaque syllabe, l'énoncé de la sentence... tout concours à l'amour instantané d'un tel assemblage de mots.

La provenance de ces mots n'importait pas. Je me souviens tout aussi bien de phrases d'amis; de la Bible; d'auteur inconnu de Sf ou d'écrivains tellement cités que l'on frise l'indigestion.

Une chanson de mon adolescence; en particulier; a été Antinoüs d'Hervé Christiani. Je l'avais appris par cœur.

Hadrien a pacifié un empire, édifié des monuments qui m'ont semblé chuchoter leur sage parole à l'oreille des visiteurs, lu et aimé les mots... pourtant s'il n'avait été que ça il aurait connu le sort d'un Antonin, Vaspasien, Nerva ou Trajan. Un grand nom latin dont on sait à peine que celui qui le porta fut empereur. Il n'aurait même pas été un Néron ou un César dont on connait les excès, les vices et les grandeurs.

Pourtant Hadrien a cela de particulier qu'au contraire des autres empereurs il est connu et parfois même aimé avec tendresse par des individus vivant deux mille ans après qu'il ait édicté ses lois à cause d'un sentiment

Antinoüs, sans Hadrien, n'eut jamais été connu. Mais Hadrien, sans Antinoüs, eut vite été oublié.

Ce sont les preuves de ce qui semble avoir été un amour passionné et la douleur d'une perte immense; la déification d'un enfant et la vie dans le regret, qui font d'Hadrien un homme et qui nous le font aimer. Car lui seul, de tous les empereurs, peut être saisi par notre entendement et semble comparable à ce que nous sommes car lui seul reste connu pour une possibilité, un hasard, un sentiment, qui est encore promu pour l'accomplissement d'une vie.

 

Quand je suis ainsi, pleine d'une admiration qui ne saitêtre que silencieuse, je ne cuisine généralement que des plats dont je veux les saveurs simples et directes. Je me suis alors remis au pain. Juste farine, eau, sel et levure. Mais aux pétales de Tournesol parce que je ne change pas si facilement.

L'idée vient d'un autre blog mais ne l'ayant pas retrouvé, j'ai fait à mon idée...

Pour un pain pour 4 (dans un moule à charnière de 22 cm de diamètre)

  • 250g de farine blanche

  • 10 g de levure de boulanger (fraîche)

  • 1 càc de sucre

  • 2 càc rases de sel

  • 150 ml d'eau tiède

  • huile d'olive

Avec ses mains (ou un batteur équipé du fouet pour pâte lourde)

  • Mélangez le sucre, la levure émiettée et 50 ml d'eau tiède. Laissez reposer 15 minutes dans un coin tiède.

  • Dans un grand bol, mêlez la farine et le sel. Creusez un puits et versez le mélange de levure et l'eau tiède. Amenez un peu de farine sur le liquide et agglomérez la farine petit à petit. Une fois que le pâton est formé, transvasez-le sur votre plan de travail fariné et pétrissez-le vigoureusement.

    Pour le pétrissage, j'avoue ne pas être vraiment consciente de ma technique et vous invite donc à aller consulter d'autres sites. Pour ce que je fais je pense que cela est descriptible ainsi: je pétris avec la partie bombée de la paume de ma main, en étirant et repliant sur lui même le pâton que je fais tourner d'un quart de tour -environ) à chaque manipulation (ou moins souvent).

  • Une fois que la pâte est lisse, élastique et douce (au besoin on peut rajouter eau ou farine), remettez -la, roulée en boule, dans le bol. Faites lever une heure ou plus dans un endroit tiède (je préconise le four éteint rapidement préchauffé au plus bas).

  • Une fois que la pâte a approximativement doublé de volume, dégazez la pâte (ce qui me brise toujours le cœur) et étalez la en un grand rectangle (comme pour un chinois). Je n'ai pas mesuré mais le mien devait faire environ 20cm sur 30.

  • Badigeonnez légèrement la surface du rectangle d'huile d'olive et roulez-le sur lui même par le plus grand côté (qui devient donc la longueur du boudin) en tentant de coincer le moins de bulles d'air possible entre deux épaisseurs!

    Ne huilez pas trop la surface, sinon le roulage ne tient pas et glisse atrocement. Au besoin, on peut tapoter la surface trop enduite d'un sopalin pour ôter le surplus.

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  • Tranchez le boudin en 13 parties tringulaires (donc en découpant de biais, en penchant alternativement la lame d'un côté puis de l'autre.

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  • Placez les 13 parties en deux cercles concentriques de six pétales. Fermez une des extrémités du 13ème morceau et placez-le au centre.

DSCF4257

  • Laissez à nouveau lever une heure à couvert.

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  • Faites préchauffer un four à 180°C (th 6) avec un bocal plein d'eau (résistant à la chaleur, hein!). Enfournez le pain pour environ 30 min (jusqu'à ce que le pain soit doré à votre convenance!).

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Commentaires
R
Wattote -> Hop, les mains dans la farine et tu en manges quand tu veux!<br /> <br /> Mingou -> La première fois, je n'avais étonnamment pas accrochée. Et pourtant...<br /> Mais J'ai réécouté Christiani, revu mes photos prises en Italie et l'envie m'est revenue...
M
J'ai lu ce livre il y a dix ans très exactement (mince, déjà !), et il m'avait vraiment marquée. Une histoire et un texte magnifiques.
W
humm une tite tranchette pour moi
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