Comment se sentir en week-end et un cabillaud déguisé...
Il doit être désormais connu que j'aime le marché! Faire le marché, le samedi matin, est ma façon à moi de me sentir en week-end. Je déambule tranquillement en long et en large, laissant les yeux se porter sur les couleurs des premiers petits pois, du violet plantureux des aubergines, des verts et rouges francs des piments et poivrons... Mon nez se consacre plus volontiers aux odeurs de pain frais, de poisson mais aussi de viande rouge...
Je ne conçoit pas de marché sans un étal de poulet rôti, refuge désirable l'hiver lorsque, mon premier tour achevé, je m'immobilise le temps de réussir à caser dans un pauvre week-end tout ce qui me fait envie. Mais de poulet rôti, je n'achète jamais. Parce qu'un poulet toute seule, c'est dur.
Donc mon problème a récemment été de réussir à me sentir en week-end. Et mon père, sans doute en partie parce qu'il est un autread orateur timide des marchés, m'a proposé de me conduire au plus proche.
Et là, merveille, après dix minutes dans les allées de vêtements parsemés de 5 marchands de primeur, nous trouvons L'allée. Celle où les marchands aux visages grêlés vous présentent leurs abricots avec des étincelles dans les yeux, ou encore semblent s'excuser platement que leurs avocats ne soient pas parfaitement mûrs. (On aurait dit mon marché, celui de mes samedis lyonnais, en tout petit).
Et puis ils avaient des figues... Aucune n'a retrouvé la saveur de cette figue blanche si juteuse que son sucre liquide semblait inonder mes mains, cueillie sur cet arbre miraculeux rencontré après plusieurs heures de marche dans l'air sec et aride des Pyrénnées... mais cela ne m'empêche pas d'en acheter!
Et comme mon père ne les aime guère, comme ça, en fruit, je les ai accommodées.
Comme beaucoup de blogueuses j'ai craqué il y a quelque temps sur le livre Délices et cœur brulés de Mlle K. dont j'ai déjà fait quelques recettes, toutes réussies avec un résultat sans faille et pourtant guère compliquées!
Et son cabillaud aux figues me faisait de l'œil depuis cet achat... Un de moins sur ma to-do-list. Liste qui s'allonge toujours plus vite qu'elle ne se réduit. J'ai juste eu un ennui de cuisson, que j'ai du rallonger. Mais sinon, recette sans faille. Sucrée,acidulée, tendre et croquante...
Pour 3 personnes:
-
3 pavés de cabillaud (ou cœur de filet comme nous!)
-
3 figues (blanches ou violettes)
-
30g de beurre mou
-
3 càs de chapelure
-
1,5 càc de zeste de citron (fin)
-
1,5 càs de thym
-
1,5 càs de sésame
-
sel, poivre
-
2 échalottes (ou pas!)
Et toujours les joies du patouillage archi-simple:
-
Écrasez le beurre avec la chair des figues, la chapelure, le zeste, le thym et le sésame. Salez, poivrez.
Et quelques vigoureux coups de fourchette sur tout cela!
-
Étalez ce beurre de figues entre deux feuilles de papier sulfu sur environ 2 mm (au rouleau à pâtisserie). Zou, au frigo 30 min.
-
Huilez un plat allant au four et émincez dessus les échalotes (ou pas, encore).
-
Salez poivrez le poisson sur les deux faces. Découpez le beurre pour qu'il chapeaute le poisson.
Là le plus simple c'est de poser le poisson face du haut sur le beurre, de découper le beurre autour et de retourner le tout. Puis hop, on vire le sulfu. Posez le poisson sur les échalotes
-
Et au four pour (selon moi) 20 min à 180°C. (On cuit pas un poisson en 10min à 150°C. Elle avait du fumer...)
Et puis, THE truc qui fait la différence, 3 minutes sous le grill.